mercredi 29 octobre 2008

RESERVATION ROAD


Présenté comme un thriller, Reservation Road est bien au-delà…

En pleine nuit, Josh, 10 ans, est mortellement touché par une voiture folle. Le conducteur s'enfuit. S'en suit un récit à trois voix. Celle de Grâce, la mère de Josh, celle d'Ethan, le père et celle de Dwight, le meurtrier. Chacun dans sa bulle se murmure inlassablement sa propre culpabilité. 
Elle … aurait dû tenir la main de son fils, il… n'aurait pas dû le laisser si près du bord de la route, il… n'aurait pas dû s'enfuir, rouler si vite, avoir si peur, être si en retard…
Si ce livre est un thriller, c'est seulement parce que l'on veut savoir si le père va retrouver l'autre et si oui, que va-t-il lui faire ?
Sinon, c'est un roman sur le deuil, la perte, la culpabilité, le mensonge à soi et aux autres. Un roman sur ce que l'on se chuchote à soi-même, quand on a mal, quand ceux qu'on aime n'ont plus d'importance, quand le chagrin grossit tous nos gestes jusqu'à leur faire perdre sens. Un roman sur ce que nous devons mobiliser en nous simplement pour respirer à demi.

Un roman ?! Hum. Dont les accents d'une telle vérité sonnent comme une histoire vécue. Quelle maestria !
Judith Lossmann

Reservation Road de john Burnham Schwartz aux éditions Albin Michel, 393 pages, 20 euros. Actuellement en librairies.

SEUL LE SILENCE




Que reste-t-il à perdre quand on vous a déjà tout pris ?

Je cite "The Guardian" : R.J. Ellory est un écrivain immense. Et lire cette histoire à la fois sombre, bouleversante, magnifiquement construite, à l'écriture d'une puissance rare, est une expérience qui vous laissera un souvenir impérissable. Et j'ajoute que ce roman sombre, noir, ne ressemble pas aux clichés du genre serial killer habituels. Cet auteur a dans sa plume, un je ne sais quoi qui transforme l'histoire à lire en histoire à vivre. On ne doute pas une seconde que dans la vraie vie, Ellory ait subi des expériences tragiques. Il semble connaître tous les recoins obscurs de l'être humain. À bien y penser, il se pourrait que des pans entiers de cette histoire soit de l'histoire vécue. Quoi qu'il en soi, respectons son intimité et laissons-vous porter par ce roman qui vous touchera tellement que vous finirez par penser que c'est à vous que c'est arrivé ! 
Judith Lossmann

Seul le silence de R. J. Ellory aux éditions Sonatine, 495 pages, 22 euros.

DIEU EST UN POTE À MOI


Un premier roman hilarant, sensible et juste…

IL. Il a trente ans, est sympa, est vendeur dans un sex-shop et son meilleur ami est Dieu. Oui, oui Dieu. Rien que ça ! C'est vachement pratique surtout quand IL rencontre Alice dont il tombe fou amoureux. Il sait que c'est la femme de sa vie. Sa vie, justement il la raconte à partir de l'an zéro, année où il rencontre et Dieu et Alice ! Tout va pour le mieux dans sa vie. Alice est brillante et formidable et amoureuse. Dieu est fidèle, comique et omniprésent. Évidemment, toute cette belle harmonie va se rompre. Dieu devra alors répondre aux questions qu'IL pose : pourquoi m'avoir choisi comme meilleur ami ? Pourquoi moi ? Pourquoi m'avoir fait ça ?

Un premier roman comme on les adore. Simple, efficace, tendre, baptisé au jus de la vie.
Judith Lossmann

Dieu est un pote à moi de Cyril Massarotto aux éditions XO, 232 pages, 16,90 euros.

mercredi 22 octobre 2008

LA TENDRESSE DES LOUPS


Mystérieux, étincelant… Une folle course à la vérité…

En 1867, dans une petite bourgade canadienne, un trappeur, Laurent Jammet, claudiquant et dans la force de l'âge est retrouvé mort par Madame Ross. Le choc est terrible et fait long feu dans la petite communauté terriblement attachée aux conventions et aux convenances importées d'Écosse. Madame Ross elle-même semble avoir un passé douteux, à tout le moins, elle a des secrets à cacher. Le plus brûlant est sans doute la disparition de son fils adoptif qui concorde point par point au meurtre de Laurent. Est-il responsable ? A-t-il quelque chose à voir avec tout cela ? Incapable de croire à la culpabilité de son fils, Madame Ross se lance dans une enquête, accompagnée par un trappeur métis, quasi autiste, au mot rare et à la phrase impossible.

Courronné en 2007 par le prestigieux Costa Book Award Britannique du livre de l'année et du meilleur premier roman, "La tendresse des loups" a révélé un talent magistrale et une écriture étincelante. Vous vous perdrez avec délices dans ce roman à tiroirs envoûtant où rôdent des loups qui auraient bien plu à Jack London.

Judith Lossmann

La tendresse des loups de Stef Penney aux éditions Belfond, 456 pages, 22 euros. 

UN JARDIN DANS LES APPALACHES


Romancière mondialement célèbre, Barbara Kingsolver, nous conduit dans les Appalaches…

Si vous ne connaissez pas encore Barbara Kingsolver, je vous envie les moments de plaisir, les fous rires et les larmes de tendresse que vous ressentirez à la lecture des perles qu'elle a écrites : "L'arbre aux Haricots", "Les cochons au paradis", "Les yeux dans les arbres" et autres monuments de la littérature américaine.

Avec "Un jardin dans les Appalaches, l'auteure nous mène dans l'univers de ses convictions. Consciente des périls que court la planète, toute la famille Kingsolver, Steven L. Hopp son époux, leurs deux filles, Camille et Lily et elle-même, décide de s'installer dans une ferme des Appalaches dans laquelle ils passent habituellement leur vacances d'été. Cette installation à l'année va considérablement modifier leur univers. Il faut désormais se nourrir exclusivement de ce qu'ils sont capables de faire pousser, des animaux qu'ils élèvent ou de ce que produisent les exploitants régionaux.

Avec cette expérience qui aura pour toujours changé leur vie, on suit mois après mois, les moments truculents de cette famille.

Judith Lossmann

Un jardin dans les Appalaches de Barbara Kingsolver aux éditions Rivages, 520 pages, 23 euros. 

EQUINOXE


Rien de transcendant mais ça se laisse lire…

Sur fond d'alchimiste, de savoirs occultes ancestraux, de pouvoirs transmissibles de génération en génération, l'auteur bâtit un roman qui se déroule à Oxford en 2006 et en 1689. De nos jours, deux jeunes femmes sont assassinées. On a retiré le cœur de l'une, le cerveau de l'autre. On a remplacé les organes par une pièce d'or et une pièce d'argent. La série de meurtres est loin d'être finie. C'est l'ex femme du photographe de police, Philip Bainbridge, qui lève un début de voile sur ces assassinats. Elle remarque bien vite que les horaires des décès correspondant à d'importants mouvements célestes.

En consultant les archives locales, Laura Niven découvre que c'est la troisième série e meurtres en 400 ans … Qui ou quoi, se cache derrière cet étrange protocole ?
Judith Lossmann

Equinoxe de Michael White aux éditions Presses de la cité, 336 pages, 21 euros. 

mercredi 15 octobre 2008

C'EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS… OU PAS !


Les faits divers…

Des faits divers on fait de bons romans (Roméo et Juliette, Le Marchand de Venise, Le Cid…Antigone !) ; des films d’auteurs réussis, ou non ; des pages entières dans les journaux de qualité, ou non et des livres, recueils, bons ou mauvais.

« Ils l’ont fait », compilations de 500 faits divers triés sur le volet par Simon Marty et Philippe Chatenay, parmi plus de 18 000 articles du genre publiés par l’hebdomadaire Marianne depuis sa création, fait incontestablement parti des « Bons ».

Bon parce qu’ironique, bon parce que drolatique, bon parce que triste, surprenant, navrant, désespérant même, parfois. Finalement, bon parce qu’humain, malheureusement humain ! Souvent l’être déraille, bien fol qui s’y fie !

Du fiancé qui offre son doigt tranché en guise de preuve d’amour à sa promise, au divorcé vexé qui scie sa maison en deux pour emporter en camion « sa moitié des biens » loin de son ex…On reste dans la découpe ! Du chauffeur aveugle aux jumeaux noirs assignés à un couple parfaitement blanc…L’homme a ses limites que les limites ne connaissent pas.

À lire donc, pour savoir ce dont nous nous doutions déjà un peu : que nous sommes tous fous ! C’est toujours bon à prendre quand ce sont les cas des autres qui nous le prouvent.

Tristane Banon


« Ils l’ont fait ! » Préface de Jean-François Kahn. Éditions Max Milo Humour par Philippe Chatenay et Simon Marty. 318 pages. 18 euros.

ROMANS MYSTÉRIEUX


Les éditions Omnibus ont eu la bonne idée d'éditer une compil de Gaston Leroux …

Les plus anciens le connaissent bien. Qui ? Routabille, le fameux détective créé par la magique plume de Gaston Leroux. Les plus jeunes sont invités à découvrir le charme un peu suranné des ambiances de l'autre siècle, mais ils seront très vite fascinés par les enquêtes machiavéliques de Rouletabille. 
Pour en savoir plus sur cet auteur à part, rendez-vous à la Bibliothèque Nationale qui lui rend un hommage mérité. (jusqu'au 4 janvier).
Dans cette édition retrouvez l'univers gothique du "Fantôme de l'opéra". Immense succès qui n'a pris aucune ride. Texte majeur suivi de deux romans moins connus "Le Roi Mystère", véritable hommage à Alexandre-Dumas et "Le Secret de la boîte à thé".

Ces trois romans à rebondissements sont suivis de "Gaston Leroux connu et inconnu", rédigé par le gendre de l'auteur d'après des archives familiales bourrée d'anecdotes.

Judith Lossmann


Romans mystérieux de Gaston Leroux aux éditions Omnibus, 1120 pages, 28 euros. En librairie depuis le 2/10/2008.

CALUMET CITY


Un roman noir, très noir, bien dans la réalité américano-urbaine. Un autre monde…

Patti Black, policière, fréquente Chicago dans sa part la plus sombre. Gangs, ghetto, mafia relèvent de son univers quotidien. Pendant une opération de routine, elle découvre le corps emmuré d'Annabelle Ganz, disparue depuis des années. Or Annabelle n'est autre que la femme qui élevé Patti à Calumet City. D'autres fantômes accompagnent ces retrouvailles morbides : Roland, mari d'Annabelle, hanté par la religion et qui ne faisait pas que des sermons aux enfants placés chez lui… 
De fil en aiguille, d'autres découvertes replongent Patti dans son passé. Elle n'a pas d'autres choix que d'aller à Calumet City (cité ghetto dans la banlieue de Chicago) pour mener son enquête.

Un roman cocaïné qui dresse un portrait époustouflant des banlieues américaines.

Judith Lossmann

Calumet City de Charlie Newton aux éditions Presses de la Cité, 420 pages, 21 euros. Sorti depuis le 2 octobre.

RENÉ DE OBALDIA : 90 ANS ET TOUJOURS AUSSI ÉBAUHI !


Le 22 octobre, l’écrivain, poète et dramaturge français aura 90 ans. Tout le monde veut lui faire sa fête. On le réclame même à New York. Mais l’Académicien est en train de mettre la dernière main à de nouveaux « Impromptus » et planche pour 2009 sur un projet de comédie musicale. 

Les encyclopédies et les anthologies font l’éloge de sa vision cocasse et grinçante de la condition humaine, la Monnaie de Paris l’a frappé pour l’éternité en lui éditant une médaille à son effigie en 1997, certains de ses textes illuminent les manuels scolaires et des maîtrises et des thèses sur ses œuvres enrichissent les jeunes esprits. On le cite, on le commente. Il est un des auteurs les plus joués, les plus récompensés et les plus internationaux avec des traductions en 28 langues. 
Pourtant son corps ne repose dans aucun cimetière et sa date de mort ne figure nulle part. Normal, René de Obaldia fête ses 90 ans le 22 octobre prochain et l’homme de lettres a la délicatesse de s’excuser d’être encore vivant parce qu’on le croit mort. « Quand je dis que je ne suis pas mort, c’est évidement de l’humour. Il m’arrive à mon âge de perdre la mémoire et c’est humain. Mais quand je ne sais plus la date de ma naissance ou de ma mort, je me réfère aux ouvrages qui parlent de moi, j’apprends beaucoup de choses sur moi. Je reviens alors à moi-même ! » 

A la question de savoir si c’est aux jeux de l’esprit qu’il doit son étonnante vivacité, l’Académicien répond : « C’est une grâce en tous les cas. Je suis moi-même étonné, en fait, j’ai coutume de dire que je suis ébaubi. Pas seulement d’être encore en vie mais mon étonnement va à toute l’Humanité, je suis profondément intéressé par les autres. J’ai une grande curiosité pour tout ce qui m’entoure.» 

Le véritable amour : le renoncement de soi !

Qu’il s’agisse de l’amour, de l’amitié, des arts, de la nature, René de Obaldia assure n’être pas rassasié « de toutes ces beautés de la vie. » Peut-être parce que le romancier est passionné par le mystère de la vie et que sa quête est alors infinie. S’il se défend d’avoir la foi, cet ancien survivant de la barbarie nazie et des camps allemands en Pologne, fait sienne cette citation : « mon âme est profondément mystique mais mon esprit profondément critique. » « Je n’ai pas eu d’apparition comme Max Jacob, j’aurai bien aimé mais je n’ai pas eu cette chance ! » confesse ce catholique en état de grâce. « Je voue une grande admiration pour Saint-François d’Assise et les mystiques en général car je crois que c’est ça le véritable amour c’est-à-dire ce renoncement à soi-même pour aller vers les autres et les comprendre. » Alors faute de se prosterner sur un prie-dieu, René de Obaldia plie l’échine avec exaltation à sa table d’écriture. Et tout le monde lui pardonne! Car depuis des décennies cet écrivain régale les gens avec des romans, des poèmes, des pièces de théâtre. 
On ne peut qu’être reconnaissant envers celui qui « pour écrire doit se monter le bourrichon » comme disait Flaubert. Se mettre dans un état second, se cloîtrer dans le grenier aménagé d’une maison de campagne, fuir les mondanités pour la paix bucolique, voilà comment ce maître (en)chanteur de la belle langue française « se rassemble et se ressemble dans l’écriture ». Celui qui avoue « vivre par crise et écrire par impulsion » assure n’avoir pas de regret : « j’ai une œuvre et je suis étonné moi-même de tout ce que j’ai écrit.» 
Pour ce polygraphe et polyglotte, la préservation du verbe n’est pas un combat d’arrière-garde dans ce capharnaüm de mots rétrécis et étranglés pour gagner du temps et de l’espace : « c’est une grande tristesse car ces rétrécissements sont aussi ceux de l’esprit. Nous sommes dans une grande décadence où il y a confusion des genres, absence de valeurs auxquelles se raccrocher. On est dans l’insignifiant au lieu d’être dans la signification. Il y a une grande solitude des êtres et pourtant nous n’avons jamais eu autant de moyens de communication à notre disposition. » Celui qui définit l’amitié comme « un don de soi » et l’amour comme « la chose la plus merveilleuse sur cette Terre » est l’objet de toutes les attentions pour ses 90 ans. New York le réclame pour un hommage, les Editions Grasset attendent la remise d’une nouvelle création des « Impromptus », œuvre théâtrale née en 1961, la Comédie Française lui a commandé un discours sur le comédien Pierre Dux qui a été l’un de ses fidèles interprètes au théâtre et dont on commémore le 100ème anniversaire de sa naissance, le 21 octobre, soit 24 heures et 10 ans avant l’auteur. 
A ces agapes de l’esprit s’ajoutent une réédition de son œuvre théâtrale dans une édition spéciale, la reprise de la pièce « Les Bons Bourgeois » (1980) dans le cadre d’un cycle Molière et la transposition sur scène en version musicale de « Fantasmes de demoiselles, femmes faites ou défaites cherchant l’âme sœur » (poèmes, 2006). Ce fumeur de gitanes n’a pas fini de surprendre ses contemporains. Et encore plus peut-être le jour où, entre deux volutes de fumée, ils apprendront la date de sa mort ! 
Sophie Pajot

Repères

-Naissance le 22 octobre 1918, à Hong-Kong. Fils d’un consul panaméen et d’une mère d’origine picarde.
-Fait prisonnier en 1940 et envoyé au Stalag V III C en Pologne. Rapatrié comme grand malade en 1944.
-Commence sa carrière dramatique grâce à Jean Vilar en 1960 avec sa première pièce « Génousie » puis avec André Barsacq qui crée au Théâtre de l’Atelier « Le Satyre de la Villette » (qui fit scandale). 
-A été élu à l’Académie française le 24 juin 1999, au fauteuil 22, succédant à Julien Green
-Artiste complet : dramaturge, romancier, poète, académicien et citoyen du monde.

jeudi 9 octobre 2008

LA TÊTE EN FRICHE


Le narrateur de ce roman, Germain Chazes, 45 ans, se méfie de ceux qui parlent "tout en guirlandes et poils du cul".

Germain Chazes n'est pas bien malin. Lui-même reconnaît qu'il est cependant bien assez intelligent pour voir à quel point il est bête ! Il parle peu, souvent pour dire des conneries qui font rire sa bande de copains, ne lit pas, vit dans une caravane posée depuis des lustres dans le jardin de sa mère, avec laquelle il n'entretient aucune relation.

Un jour dans le parc où il compte régulièrement les pigeons, il fait la connaissance d'une petite mamie toute recroquevillée sur elle-même, qui s'échappe souvent de sa maison de retraite, pour venir faire la causette aux…pigeons. Ce sont ces volatiles urbains qui vont les réunir. Une superbe histoire d'amitié va naître de cette rencontre. Elle, très cultivée, l'appelant "Monsieur", le fait rire. Lui découvre en elle, l'intérêt qu'il n'a jamais réussi à susciter chez sa propre mère.

Voilà un roman merveilleux qui se lit d'une traite (impossible de le reposer) et qui possède le pouvoir de nous rendre disponible pour l'autre. Bravo à Marie-Sabine Roger. 
Judith Lossmann


La tête en friche de Marie-Sabine Roger aux éditions La Brune, 218 pages, 16,50 €

LAS VEGAS BABY


Le retour des enquêteurs de "Jamais je ne reviendrai"

Muté à Las Vegas, l'enquêteur Jonathan Stride rejoint Serena Dial (devenue sa compagne). À peine a-t-il le temps de poser ses bagages et d'avaler un hamburger que la ville entière est secouée par deux drames inexplicables. L'assassinat du fils d'un riche industriel et l'accident mortel d'un petit garçon sauvagement écrasé par un chauffard. 
Les victimes ne se connaissaient pas, n'avaient rien en commun et surtout aucun mobile apparent n'explique ces meurtres.
En très peu de temps, Stride et Dial vont devoir boucler leur enquête et découvrir qu'à Vegas soit tu gagnes soit tu perds tout, y compris la vie !

Haletant, rythmé et férocement écrit, on ne lâche Las Vegas baby qu'après avoir lu le mot fin.
Judith Lossmann

Las Vegas baby de Brian Freemann aux éditions Presses de la cité, 408 pages, 20 €

MA BONNE


Satire sociale dans la lignée de "Miss Daisy et son chauffeur" en plus drôle et plus acerbe…

Mary est ougandaise. Venue à Londres travailler chez un auteure de best-sellers et mère célibataire, elle passe le balai puis devient la nounou du petit Justin. Peu à peu une relation très maternelle s'instaure. 
Mary est de retour dans son pays depuis plus de dix ans, quand Vanessa, débordée par la déprime chronique de Justin (désormais âgé de 20 ans) demande à Mary de revenir à Londres pour aider son fils à s'en sortir. Par amour pour lui, Mary accepte. Mais du temps a passé, en Ouganda, Mary est devenue une femme aisée et indépendante.
Plus le jeune homme guérit plus les tensions montent. Quels sont les secrets murmurés dans la chambre de Justin ? Et quel est ce bruit de machine à écrire qui provient de la chambre de Mary ?
Judith Lossmann

Ma bonne de Maggie Gee aux éditions Belfond, 372 pages, 21 €

jeudi 2 octobre 2008

LA GUERRE LITTÉRAIRE


Critique politico-littéraire au bord de la crise de nerf !

Didier Jacob chronique l'actualité littéraire et politique sur son blog "rebuts de presse. Il ne s'interdit rien : aucune attaque, aucune mise à mort. Il démolit Florian Zeller, Frédéric Beigbeder et assassine de ses critiques acerbes les émissions telles que Campus, ironise sur les Immortels et juge les jurés du Goncourt. De quel droit ?
Chronique mondaine des moeurs élyséennes, pastiches et récits : il n'a pas la langue dans sa poche, le Sieur Jacob. 
Et bien, nous non plus : certes, on rie et l'on se moque dans " La guerre littéraire", mais nous n'avons pas aimé. C'est inutilement méchant et un poil crétin. D'autant que lorsque le critique devient auteur à son tour, ses œuvres se résume à un pet sur une tringle à rideau. Ça s'évanouit très vite et sans odeur !
Peut-être cela vous fera-t-il rire ? 
En parler était de bonne guerre (littéraire ?).

Judith Lossmann


La guerre littéraire de Didier Jacob aux éditions Héloïse d'Ormesson, 224 pages, 18 euros.

LE LIVRE D'HANNA


Ici, tout bruisse des voix du passé…

Tout commence à Sarajevo en 1996, lorsqu'une jeune restauratrice de manuscrits anciens, se voit confier un livre. Pas n'importe lequel, une célèbre Haggada ressurgie du fond des temps et sauvée des ruines de la ville par un conservateur musulman. Au fil de minuscules indices : un poil, une plume, une tache, Hanna va retracer l'histoire d'un peuple et celle des évènements, des guerres…

Une écriture toute en mouvement, précise et romanesque. Mais aussi et surtout , un livre émouvant qui irradie de la fragilité de l'Homme, du poids de ses croyances, de sa petitesse et de sa grandeur à la fois.
Judith Lossmann


Le livre d'Hanna de Geraldine Brooks aux éditions Belfond, 420 pages, 22 euros.

UN BÉBÉ ? NON MERCI…


Un livre qu'on ne lâche pas…

Drôle, parfois grave, toujours plein de charme, " Un Bébé ? Non merci… " écrit par une "star américaine" de la littérature féminine raconte l'histoire de Claudia, trente et un ans, qui mariée à Ben file le parfait amour. 
Amoureux comme au premier jour, ils partagent tout, y compris leur refus catégorique d'avoir des enfants et malgré cela, représentent aux yeux de tous, le couple idéal.
Pourtant après trois ans, Ben sent le désir de "se reproduire" s'insinuer en lui. Ça y est, lui aussi s'y met : il veut un enfant !!!
Une contradiction dans leur couple, le début d'une galère qui les mènera jusqu'au divorce. Claudia, décidée à tout recommencer de zéro, va tenter d'oublier Ben. Mais rien n'est plus difficile. 
Judith Lossmann.

Un bébé ? non merci… d'Emily Giffin aux éditions Presses de la cité, 348 pages, 19,50 euros.