lundi 14 janvier 2013

ET N'ATTENDRE PERSONNE, d' Éric Genetet

Un livre intimiste, conjugué à la première personne du singulier masculin…

Une voix masculine douce et profonde, susurre à l'oreille de celles capables d'entendre, tout ce que les femmes ignorent du chagrin d'amour des hommes, de leur instinct paternel, de leur déchirement quand les enfants s'en vont…
Un très joli roman dont la poésie résonne d'un accent de vérité et de vécu… Mais peut-être est-ce mon fantasme à moi ?
Une triste histoire… quoique ! En tout cas, une histoire avec une morale. Une fin insoupçonnable.

Quelques mots sur le livre.
À Strasbourg, Alberto et Isabelle forment un couple harmonieux que rien ne semble capable de venir troubler. C'était sans compter avec l'annonce faite par leur fils unique qui décide de partir s'installer à New York pour un bon moment. Un départ qui fait le bonheur d'Isabelle et le désarroi d'Alberto. Elle se sent pousser des ailes, prend ce temps libre sans enfant comme un trésor de temps à utiliser pour donner libre cours à ses envies. Lui, prend ce temps comme une punition, un rejet. Il se sent inutile et ne sait plus quel sens donner à sa vie. Comment vont-ils ensemble et séparément faire face à une telle divergence de point de vue ?

Éric Genetet décrit les affres de la crise du couple et de la quarantaine avec élégance et sobriété. Un roman qui se lit tout seul …

Judith Lossmann
Et n'attendre personne de Éric Genetet aux éditions Héloïse d'Ormesson

Les 500 de Matthew Quirk

La presse anglo-saxonne le situe entre John Grisham et Robert Ludlum… Je n'irais pas jusque-là ! Cependant, "Les 500" est un premier livre largement bien meilleur que nombre de énième roman d'auteurs connus et bien moins inspirés.

Ajoutons à cela, que le jeune auteur prodige est né en 1981… Un bébé donc ! Mais un bébé capable de produire un livre super bien construit, avec du style, une classe littéraire certaine. En plus, il y a du "fond" dans ce roman, du sentiment humain, de la peine, de la souffrance psychologique, bref de l'empathie…

Quand on plonge tête la première dans l'histoire, tout se tient. Les incidents, le suivi de faits, les rencontres, les explications. Et on veut absolument savoir la fin …

Alors, si c'est si génial que cela, pourquoi n'irais-je pas jusqu'à saluer dans la même direction que la presse américaine ?
Par esprit de contradiction !?
Non.

Tout simplement parce que j'ai l'impression de lire "La Firme" de John Grisham et que ça me gêne un peu aux entournures.
Ensuite parce qu'à force de faire courir son héros, de le faire sauter des toits, plonger dans l'eau glacée du Potomac, se faire ouvrir le torse au scalpel, s'enfoncer une écharde de 30 centimètres dans la cuisse et de continuer à courir comme un lapin de garenne, je vois un gamin qui joue avec ses jouets après avoir vu en boucle les films de Bruce Willis, Schwarzy et Rambo.

Ce n'est pas déplaisant, d'autant que, je le disais, le livre est rempli de bonnes choses…

Disons que j'attends le deuxième à paraître bientôt…

Judith Lossmann

Les 500 de Matthew Quirk aux éditions cherche midi éditeur.

jeudi 3 janvier 2013

L'espoir cette tragédie de Shalom Auslander

J'avais adoré "Les lamentations du prépuce", un récit autobiographique qui faisait la part belle à l'obsédante interrogation récurrente des juifs et des non juifs : qu'est-ce que c'est être juif ? Suivait "Attention, Dieu méchant", une compilation de nouvelles.


Autant dire que j'attendais avec une impatience mal contenue le premier roman de Shalom Auslander. Malheureusement, je m'y suis ennuyée au point de lire en transversal cette pseudo bonne histoire d'une Anne Frank qui habiterait le grenier campagnard d'une maison nouvellement occupée par une famille juive. Tout ce qui donnait du ressort aux nouvelles, plombe le roman ! C'est long, c'est larmoyant, c'est répétitif. En un mot c'est sans intérêt. Je suis d'autant plus triste de ce constat que j'attendais beaucoup et que l'auteur - prometteur - n'avait qu'à commander pour être aimé et encensé.
J'en conclus que la longueur minimale imposée pour être un auteur de romans n'est pas le format idéal d'Auslander.
Le prochain sera génial, j'en prends le pari… Judith Lossmann

L'espoir, cette tragédie, roman de Shalom Auslander aux éditions Belfond.